L’École de Murols

De même que l’on parle de l’école de Barbizon ou de l’école de Pont-Aven, il est parfaitement fondé de parler de  l'Ecole de Murol(s). En effet, toutes les composantes  y sont réunies: 
  • un artiste de premier plan,
  • une unité de temps,
  • une unité de lieu,
  • une unité d'inspiration.
L’école de Murols atteignit son apogée entre 1910 et 1935, ce qui correspond à la période de la présence active de Charreton. Sa particularité se trouve dans les sujets hivernaux traités avec une technique principalement impressionniste. Les peintres travaillaient généralement ensemble, sur le motif (en plein air), ce qui est également typique du mouvement impressionniste. 

Pourquoi Murol ?

Il faut souligner tout d'abord le charisme que possédait l'abbé Boudal, qui réussit à convaincre Charreton et Terlikowski de venir passer leurs séjours hivernaux sur le bourg de Murol

Son accueil chaleureux et son humour ont très vite fait de ces trois hommes de véritables amis. 
Le village et ses alentours regroupent des paysages très variés, torrents, bois, chaumières, lacs, etc. Mais c’est  avant tout, la rudesse du climat qui attira les artistes. Murol connaît en effet un enneigement fréquent mais non constant tout au long de l’hiver. Cela permettait aux peintres de trouver des sujets variables d’un jour à l’autre, ce qui n’aurait pas été le cas en plus haute montagne.

Selon les souvenirs de certains, lors d’une cure au Mont-Dore, le sous secrétaire d’État des Beaux-Arts, M. Dujardin-Beaumetz, rencontre Victor Charreton et Léon Boudal. De là, naît le projet de créer à Murols une école de paysagistes français, annexe de l’école des Beaux-Arts de Paris. Des démarches sont menées, dans ce sens jusqu’à un stade avancé, mais malheureusement les fluctuations de la politique empêchent le sous secrétaire de réaliser son projet d’école des paysages.




Le croquis de Mario Pérouse (février 1918) représente le groupe de peintres se rendant sur le terrain. 
Nous distinguons en tête l’abbé Boudal
suivi de Victor Charreton, 
viennent ensuite : Adolphe Rey qui transporte un  seau d’eau destiné à ses aquarelles, 
le commandant Henri Moinier, réputé pour être assez étourdi, qui sème ici son matériel, 
et enfin, J.M. Pérouse, connu pour être un fumeur invétéré. 

Significativement, le groupe tourne le dos au Château pour se diriger vers “un coin de paysage”.